Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne

Mesdames et Messieurs,

L’article 3, paragraphe 3, du traité sur l’Union européenne stipule que l’Union européenne « œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive ».

En outre, conformément aux dispositions du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, l’UE dispose d’une politique agricole commune qui vise, entre autres, à « assurer ainsi un niveau de vie équitable à la population agricole, notamment par le relèvement du revenu individuel de ceux qui travaillent dans l’agriculture ». Ce faisant, l’Union européenne déclare que l’élaboration de la politique agricole commune doit tenir compte « du caractère particulier de l’activité agricole, découlant de la structure sociale de l’agriculture et des disparités structurelles et naturelles entre les diverses régions agricoles ».

Ces principes, qui ont été adoptés par les États membres de l’UE et sont à la base d’une coopération européenne harmonieuse, ont été violés par les exigences radicales mises en œuvre dans le cadre du Pacte vert européen.

Dans toute l’Europe, des manifestations sont organisées par les agriculteurs qui luttent non seulement pour leurs intérêts, mais aussi pour leurs droits tels qu’inscrits dans les traités européens. Or ceux-ci précèdent les textes adoptés par le Parlement européen.

C’est pourquoi nous appelons les chefs d’État et de gouvernement de tous les États membres de l’UE à apporter une réponse forte et ciblée aux préoccupations des agriculteurs et des citoyens européens :

  1. Nous demandons que la liberté de réunion et la liberté de manifester soient pleinement garanties aux agriculteurs qui protestent. Nous demandons également dans toute l’Europe la libération des agriculteurs détenus lors de manifestations légales et l’arrêt des poursuites pénales, qui sont un outil d’intimidation des manifestants.
  2. Nous demandons la convocation d’un sommet de l’UE consacré à l’examen des exigences formulées par les agriculteurs protestataires. Nous demandons qu’il soit mis fin aux instruments fictifs et de façade du dialogue sectoriel, dont le « dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture de l’UE » initié par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en janvier dernier, est une expression.
  3. Nous exigeons des restrictions raisonnables sur les importations de produits agroalimentaires en provenance de l’extérieur de l’UE, sur la base d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs.
  4. Nous demandons l’adoption par le Conseil européen de conclusions conduisant au renoncement par les institutions dirigeantes de l’UE des éléments du Pacte vert européen qui réduisent la compétitivité de l’agriculture européenne, menaçant sa productivité et sa capacité à nourrir les habitants de l’Europe, en particulier les éléments provoquant une augmentation spectaculaire des coûts de l’électricité, des engrais et des infrastructures indispensables. Nous demandons la révision de tous les textes adoptés par l’UE dans le cadre du Pacte vert européen, y compris toutes les réglementations et décisions inspirées par ce Pacte vert qui relèvent de la politique agricole commune (PAC).
  5. Nous exigeons une révision complète de tous les autres éléments du Pacte vert, y compris de ceux concernant la politique énergétique et l’industrie ainsi que ceux portant atteinte au droit de propriété.
  6. Nous exigeons notamment que soient abandonnées les réductions radicales et inégales de l’utilisation des produits phytosanitaires ainsi que les restrictions radicales et inégales sur l’utilisation des engrais. Les postulats idéologiques de l’UE conduisent en effet non seulement à une perte de compétitivité de la production agricole européenne, mais menacent l’existence même de l’agriculture européenne, ce qui compromet la sécurité alimentaire de la Communauté européenne et des États membres.
  7. En particulier, nous demandons l’abandon de la mise en jachère obligatoire des terres agricoles
  8. et nous demandons que soit menées de larges consultations, impliquant les agriculteurs protestataires et les groupes de réflexion qui les soutiennent, sur les aspects de la nouvelle politique agricole commune aujourd’hui inspirés par le Pacte vert européen.

Seule la satisfaction de ces exigences permettra aux agriculteurs de reprendre le travail et de rétablir, du moins en partie, la confiance des citoyens dans les organes législatifs de l’UE.

Les citoyens de l’Union européenne

Article 3 du traité sur l’Union européenne :

L’Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples.

L’agriculture européenne est au bord du désastre

– Mise en jachère (non-utilisation) des terres agricoles –

 – Réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires –

 – Réduction de la taille du cheptel porcin –

 – Réduction de l’utilisation d’engrais –

 – Accroissement de la bureaucratie –

Ce ne sont là que quelques-unes des dispositions prises par les eurocrates pour frapper les agriculteurs européens, y compris français.

Nous devons stopper la destruction de l’agriculture européenne !

Pacification d’une manifestation d’agriculteurs à Varsovie le 6 mars 2024. Source : X/użytkownik Wojowniczka_PL

Les protestations des agriculteurs se poursuivent

Les agriculteurs et leurs organisations sont confrontés dans plusieurs États membres à des restrictions de leurs libertés fondamentales inscrites dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, telles que la liberté de réunion et la liberté d’expression, y compris le droit d’organiser et de participer à des manifestations contre les mesures législatives et les politiques nationales et européennes qui sont préjudiciables à l’économie agricole de l’UE, aux agriculteurs eux-mêmes et à leurs familles. Dans de nombreux pays de l’UE, ces manifestations sont interdites et réprimées par la force.

Les eurocrates ne font pas souffrir que les agriculteurs

Le Pacte vert européen est un ensemble de directives européennes visant à la transformation verte de l’Union européenne et introduites sans tenir compte des coûts économiques et sociaux ou du bien-être des citoyens des États membres, et donc en violant les objectifs pour lesquels l’UE a été créée.

L’un des outils clés de cette transformation est le plan « Fit for 55 » qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici à 2030 par rapport à 1990. Il n’a pas été tenu compte, au moment d’imposer cet objectif, de l’énorme disparité de développement qui existait il y a 34 ans entre l’Europe occidentale avec son économie de marché et l’Europe centrale et orientale, qui venait de se libérer de l’oppression soviétique. Le résultat, c’est une répartition inégale de la charge des coûts de la transition énergétique, avec une charge excessive pesant sur les pays relativement plus pauvres. 

Les agriculteurs sont le premier groupe social (et certainement pas le dernier) à ressentir directement les conséquences de la révolution verte.

L’idéologie verte de l’Union européenne

touche tous les citoyens de l’UE. Ceux qui vont en souffrir le plus, ce sont :

Les agriculteurs

Les directives adoptées dans le cadre du Pacte vert européen frappent les producteurs agricoles et en particulier les petites exploitations familiales. Les fonctionnaires européens imposent une réduction des émissions de gaz à effet de serre également dans l’agriculture. Leur action a pour conséquence la réduction de la production agricole (y compris de l’élevage), l’augmentation des coûts de production et l’accroissement de la bureaucratie. Des sanctions financières très lourdes sont prévues en cas de non-respect du Pacte vert.

Les automobilistes

Conformément à la politique de l’UE, des restrictions entrent progressivement en vigueur qui aboutiront à terme à l’interdiction des moteurs à combustion dans les villes européennes. Les zones à faible émission (ZFE) en France, les zones de transport propre (ZCT) en Pologne, les Umweltzone en Allemagne ou les zones de basses émissions en Belgique rendent difficile la vie des habitants, en particulier pour les ménages les plus modestes qui ont des voitures plus anciennes ne répondant pas aux normes d’émission de l’UE. Ce sont eux qui sont sacrifiés les premiers et se voient interdire l’accès à un nombre croissant de villes européennes. Les eurocrates ont également fait adopter une interdiction d’immatriculer les nouvelles voitures équipées d’un moteur à combustion à partir de 2035. Cela va mettre fin à la production de voitures thermiques dans de nombreux pays européens. Ceux qui n’auront pas les moyens de s’offrir une voiture électrique coûteuse seront exclus du réseau routier.

Les propriétaires
de maisons

La directive sur la performance énergétique des bâtiments impose à tous les propriétaires de bâtiments l’obligation de parvenir à zéro émission (c’est-à-dire l’élimination totale des émissions de gaz). Même les familles les plus pauvres seront contraintes de procéder à une modernisation thermique, en remplaçant les chaudières au charbon ou au gaz par ce que l’on appelle des « sources d’énergie verte », notamment des pompes à chaleur. Des instruments d’oppression administrative, tels que de lourdes sanctions financières, sont prévus pour ceux qui ne procèdent pas aux rénovations énergétiques. Tous ces coûts énormes de modernisation thermique (estimés à 246 milliards d’euros en France) seront supportés par les citoyens appauvris eux-mêmes, car l’Union européenne ne prévoit pas d’affecter des fonds supplémentaires à la rénovation des millions de bâtiments qui ne répondent pas actuellement à ces normes d’émissions insensées.

Nous pouvons faire barrage à l’idéologie verte

Alors que les autres continents continuent de développer leur économie avec des énergies basées sur le charbon et d’autres combustibles fossiles sans se préoccuper de la protection du climat, l’Europe, en passe de devenir une simple province du monde, brandit frénétiquement l’étendard de la révolution verte voulue par les idéologues déconnectés de l’extrême gauche. Malheureusement, les dirigeants politiques à la tête des États membres de l’Union européenne acceptent ces propositions en bloc comme s’il s’agissait d’une vérité révélée. L’action de l’UE ne parviendra pas à changer le climat. En revanche, elle va plonger des millions d’Européens dans la pauvreté et rendre l’économie européenne non compétitive, au risque de conduire à sa faillite.

La production de denrées alimentaires et d’autres produits ne va pas cesser. Elle va tout simplement être transférée hors de l’UE, dans des pays où les réglementations climatiques absurdes ne s’appliquent pas.

L’Union européenne, qui devait être le moteur de notre développement, est au contraire devenue un obstacle à ce développement !

Nous demandons aux autres chefs d’Etat et de gouvernement des pays européens de prendre des mesures immédiates pour renoncer aux postulats néfastes du Pacte vert européen. C’est pourquoi nous demandons à nos dirigeants de convoquer un sommet européen dans les plus brefs délais afin de discuter des demandes des agriculteurs de toute l’Europe.

Nous exigeons le plein respect de la liberté de réunion et de manifester des agriculteurs qui protestent. Nous exigeons la libération des agriculteurs détenus dans certains pays européens pour avoir osé lutter pour leurs droits et les droits de tous les citoyens des pays de l’UE.

Nous demandons que soit élaborée une nouvelle politique agricole commune, avec la participation des agriculteurs protestataires et des groupes de réflexion qui les soutiennent.

Ce sont les producteurs, et non les idéologues verts, qui doivent décider de l’avenir de l’agriculture et de l’économie de la France et du reste de l’Europe !